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Le Cirque Perdu

Bien que les sujets semblent être des femmes africaines, l'Afrique et les rêves perdus; le cirque perdu; ce serait plutôt le plaisir de peindre sur et avec la couleur noire, un peu, en fait, comme un travail de sculpture. L'absence de regard rappelle les masques nègres, mais aussi l'incommunicabilité, le mystère, et la mort comme le feraient les momies. Les fonds gris n'apportant aucune aide, laissant ainsi le travail du sujet seul avec lui-même

Jean-Pierre Vergier, artiste contemporain, loin de l'Afrique.

La présence de l'existence de l'Afrique est arrivée pour moi, au cours de mon enfance, avec des images des années 30. Images des livres, explorations et aventures, en gravures et quelques fois en mauvaises photos noir et blanc. Avec les représentations fantasmées des bandes dessinées, Tarzan et sans doutes d'autres BD, par la Publicité, bien sûr Banania et sans doutes d'autres publicités. Par les expositions et foires où il y avait souvent un stand des Pères Blancs, avec des objets africains. L'image des zouaves.  Les photographies des tirailleurs sénégalais La figure du noir se faisait alors plus présente avec le Jazz et le Negro Spiritual, le Music Hall, on la trouvait aussi sur des photos de boxeurs. Nouvelle découverte avec les masques nègres, puis les représentations africaines dans l'Art-Déco. Plus adulte, ce sont les reportages télévisions et les revues, les africains que je rencontrais comme passants et enfin comme amis.

 

Au cours de voyages tardifs, je découvris enfin l'Afrique. Comme tous les voyages lointains, ce fut une terre inconnue pour moi, attachante et envoûtante. Mais souvent les sourires que l'on y découvre ne s'arrêtent pas à la rencontre sympathique; tu représentes le Blanc; celui qui a l'argent, même si certains africains peuvent être plus riches que les blancs qui y circulent. Tu représentes le colonisateur, même si tu étais alors qu'enfant, tu représentes l'esclavage, même si tu n'étais alors pas né, et même si les premiers et derniers esclavagistes étaient des noirs.

Chaque conversation pour autant quelle puisse être agréable était faussée.

Tu y découvres l'irrationalité, les marabouts, la sorcellerie, les sorts qui y sont jetés, les breuvages magiques et les poisons.

Je pourrais considéré que tout cela serait positif pour alimenter une création.

Ma première peinture fut une femme africaine. Pétrie de religiosité, pentecôtiste, le bien et le mal assemblé. Assise sur un petit cercueil; La Star.

Peu à peu, les bases ce sont modifiés. Si les sujets représentent toujours des femmes noires, et peut-être l'Afrique perdue, le Cirque Perdu, cela est devenu surtout le plaisir de peindre sur et avec une figure et un corps: une structure noire; le travail s'apparentant à celui d'une sculpture dans la lumière. L'absence de regard rappelle les masques nègres, mais aussi l'incommutabilité, le mystère et la mort: la vie a été.

Cela me ramène aussi aux momies de Palerme, à leurs déformations, leur combats pour résister à la décomposition.

Les fonds des peintures, gris ou monochromes n'apporteront aucune aide, laissant le travail du sujet seul avec lui-même.

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